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Antoine Campo, ma vie dans l'art

Antoine Campo, ma vie dans l'art

Antoine Campo est metteur en scène de théâtre et d'opéra. Il s'est produit à Paris dans les salles les plus prestigieuses : Théâtre de l'Athénée, Opéra Bastille, Gaveau et aussi à New York, Edinburgh, Santander. Artiste pluridisciplinaire, il réalise des clips et la direction artistique pour la photo et le livre d’art. Professeur de Communication à l'ENSIIE, grande école parisienne.


(Hommage à Maurice Ohana) Antoine Campo au Festival Terraqué de Carnac – Ohana Memoria, le film

Publié le 2 Septembre 2022, 20:24pm

Catégories : #réalisation

Projection le 13 septembre au Festival Terraqué de Carnac du film d'Antoine Campo : Ohana Memoria

Projection le 13 septembre au Festival Terraqué de Carnac du film d'Antoine Campo : Ohana Memoria

(Hommage à Maurice Ohana) Antoine Campo au Festival Terraqué de Carnac – Ohana Memoria, le film

Le film a été tourné dans la maison où résida l'artiste à Carnac : sur les terres, les paysages et les horizons de Bretagne que le musicien affectionnait. Maurice Ohana a reçu le Prix Italia, le Prix national de Musique, le Prix Honegger, le Prix musical de la Ville de Paris et le Prix Maurice Ravel. Il fut Grand Prix de Musique Guerlain de l’Académie des Beaux-Arts et Prix SACEM pour la meilleure première exécution. Président de l’Académie Internationale Maurice Ravel, il était par ailleurs Chevalier de la Légion d’Honneur et Commandeur des Arts et Lettres.
© Les Amis de Maurice Ohana © La Manufacture © Éditions Billaudot (Saturnal) - © Label Skarbo

(Hommage à Maurice Ohana) Antoine Campo au Festival Terraqué de Carnac – Ohana Memoria, le film
(Hommage à Maurice Ohana) Antoine Campo au Festival Terraqué de Carnac – Ohana Memoria, le film
(Hommage à Maurice Ohana) Antoine Campo au Festival Terraqué de Carnac – Ohana Memoria, le film

INTERVIEW "LES AMIS DE MAURICE OHANA"

Antoine Campo, vous venez de réaliser un clip de création sur Maurice Ohana, à l’occasion du trentième anniversaire de sa disparition : « Ohana Memoria », clip que l’on peut voir depuis le 10 mars dernier sur YouTube. Réaliser ce clip a été, je crois pour vous très important, du fait que vous avez connu le compositeur et que cela a une résonance toute particulière pour vous. Vous aviez rencontré Maurice Ohana lorsqu’il vous avait demandé de mettre en scène son opéra : « Le Mariage sous la mer ». Pourriez-vous nous parler de votre rencontre ?

Une rencontre déterminante pour le jeune metteur en scène que j’étais à cette époque. Je venais donc de faire une mise en scène remarquée de « Didon et Énée » de Purcell quand j’ai rencontré Maurice Ohana. Rendez-vous fut pris dans son appartement parisien pour un projet d’opéra contemporain soutenu par le Ministère de la culture et la Sacem. La porte s’ouvre, j’entrevois le piano en royauté, et déjà le courant passe naturellement, il ouvre la partition et me dit : « Et alors ? ». Je lui parle, avec passion, de mon projet de mise en scène du « Mariage sous la mer ». de ma vision concernant son œuvre lyrique bouleversant la gamme diatonique, renouvelant l’écriture vocale avec une énergie native ancrée dans les forces de la mer, des arbres et du vent. Je proposais alors au compositeur de situer le décor de l’opéra sur un front de mer tourmenté, pour cela il fallut construire une immense digue de béton avec des tunnels circulaires où le héros pouvait circuler à vélo et les solistes apparaître et disparaître de façon quasi magique. En fond de scène, une immense toile de 80m2 en forme d’Ex-Voto représentait les protagonistes dans un paysage sauvage, tragique, mystique. Ohana était aux anges et je quittais la rue du Général Delestraint en dansant, en rêvant, heureux. Cet opéra contemporain honoré du Prix Italia raconte l’histoire d’un jeune poète qui rêve de fuir un monde étriqué de conventions et d’interdits. Il aspire à un monde plus vaste face à l’horizon d’une mer déchainée, attirante comme une destinée. Un appel à vivre plus loin, plus haut, plus fort. C’est l’histoire d’un courage et d’un naufrage ! Et d’une récompense : la rencontre avec une sirène à la voix enchanteresse suivie de la grandiose apothéose d’un mariage poétique dans les fonds marins : « un océan de bonheur ». C’était  en 1989 ! Camilo José Cela, l’auteur du livret, venait d’être couronné cette année-là du Prix Nobel de littérature. Un beau moment de vie. Cette création du Conservatoire National de Région de Boulogne-Billancourt fut reprise pour cause de succès sur la Scène Nationale de Melun-Sénart et saluée par la presse. Cette rencontre avec Ohana, si riche d’enseignement, d’humanité et de générosité, orienta ma vie dans l’art : une leçon d’indépendance et de liberté. Quelle joie alors - pour ce 30e anniversaire - de me replonger non pas dans les souvenirs mais dans le tumulte joyeux et la puissance solaire de l’univers musical et sonore de Maurice Ohana. Sa mémoire ne m’a jamais quittée lorsque plus tard j’eu le privilège de monter, sur des scène prestigieuses, des œuvres de Benjamin Britten ou de Stravinski, compositeurs qu’il respectait profondément.

Comment s’est déroulé concrètement le tournage ? Vous êtes allé, je crois, à Carnac sur les lieux même où Maurice Ohana possédait une maison au bord de l’eau (que l’on voit d’ailleurs à plusieurs reprises dans le clip) et où il venait régulièrement se ressourcer et composer certaines œuvres. Ayant travaillé avec lui, vous avez appris à connaître sa personnalité, et entre autres, avez découvert son amour pour la nature et l’océan bretons, dont il devait vous entretenir parfois. Cela vous a-t-il aidé, dans le choix des lieux et des paysages qu’il affectionnait par exemple ?

Pour la réalisation du clip de création « Ohana Memoria » j’ai eu le privilège de tourner dans la maison de Carnac adossée à la mer où Ohana composa nombre de ses chef-œuvres. J’ai voulu saisir les paysages bretons qu’il affectionnait avec ce ciel en perpétuel mouvement et ces marées grandioses que le soleil colore en majesté. Dans la magnifique biographie de l’académicienne Edith Canat de Chisy l’artiste se confie : « de ma maison bretonne située au bord de mer, j’observe le ciel et la mer qui me transmettent une sorte de leçon permanente un enseignement continue qui concerne autant la Musique que la Vie.

« Saturnal » suggère une atmosphère nocturne, mélancolique et évocatrice, et traversée de souvenirs fugaces

 

Photo © Dominique Souse

Photo © Dominique Souse

(Hommage à Maurice Ohana) Antoine Campo au Festival Terraqué de Carnac – Ohana Memoria, le film

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