Si chère Régine Crespin,
C'est aujourd'hui l'anniversaire de votre naissance et voilà bientôt dix ans déjà que vous avez rejoint la Voix céleste.
Je me souviens de notre rencontre lors de ma première mise en scène d'opéra. Avec le chef d'orchestre américain, Mark Shapiro, nous étions bien jeunes, vivant dans le vacillement merveilleux de cette "première fois" avec musiciens, choeurs, solistes, danseurs et tout et tout.
Je mettais en scène le chef d'oeuvre de Purcell : Didon et Énée. En votre présence si gaie, si vive, si rayonnante.
Didon et Ènée, mise en scène : Antoine Campo. Chef d'orchestre : Mark Shapiro. Photo Bricage. Production Boulogne-Billancourt.
Thy hand, Belinda, darkness shades me
Je vous redis à quel point votre regard attentif et avisé, votre lettre si bienveillante, vos conseils encourageants, furent déterminants pour le jeune metteur en scène que j'étais.
Vous m'aviez enjoint de trouver un nom poétique à ma compagnie, ce fût fait : Ange Magnétic. Vous m'avez appris à régler un "salut" d'opéra. Je m'en suis souvenu, du sulfureux La Mama Theater of New-York jusqu'au prestigieux Théâtre de l'Athénée à Paris.
Ce jour, j'irai poser une rose rouge au Père Lachaise. Je vous dirai ma gratitude intacte.
Merci pour votre vie consacrée à l'art de l'opéra.
Antoine
"Un exemple de théâtre total" - Le Monde - "Moderne et jubilatoire" - Opéra International -
Régine Crespin n’est pas une Diva comme les autres. Nombreuses sont les très grandes qui nous ont enchantées, mais aucune n’a avec tant de lucidité, de modestie et de talent, tout donné à son public.
DIDO'S LAMENT
Thy hand, Belinda, darkness shades me
Ta main, Belinda, les ténèbres me masquent la lumière
On thy bosom let me rest
Sur ton sein laisse-moi me reposer
More I would, but Death invades me
J'aimerais plus longuement, mais la Mort s'empare de moi
Death is now a welcome guest
La Mort est à présent la bienvenue